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L’importance de prêter attention au regard des autres

Aujourd’hui, je vais vous parler de l’importance du regard des autres et de ce qu’il nous apporte.

Une honte

J’ai toujours dit que je ne me souciais pas du regard des autres.
Quand j’étais petite, c’était un mensonge éhonté que je racontais à mes amis pour me donner contenance et confiance en moi. En grandissant, je m’en vantais. Je pensais que me préoccuper du regard des autres c’était une honte, que ça voulait dire que je n’avais aucune confiance en moi, que je cherchais à tout prix à plaire aux autres, que j’étais superficielle.

Aujourd’hui, je me rends compte que je me trompais sur toute la ligne. Je me rends compte que prêter attention au regard des autres est important, non pas pour m’adapter et leur plaire, mais pour ce qu’il m’apprend sur moi-même.

De jour en jour

Est-ce que vous aussi, il y a des jours où vous marchez dans la rue et vous avez l’impression d’être invisible, les gens vous rentrent dedans, vous poussent ou vous bloquent le passage, des jours où vous êtes énervé et c’est comme si le monde entier s’était ligué contre vous, on vous prend la place que vous visiez dans le bus, on vous refuse un remboursement, ou vous vous faîtes insulter, alors que d’autres jours vous avez l’impression qu’on vous ouvre la voie royale quand vous traversez la foule, tout le monde vous accueille avec un sourire chaleureux, et on vous fait même des réductions ou des cadeaux en magasin ?

Ce que je dégage

Mais alors, comment ça se fait, vous vous êtes déjà posé la question ? Parce que ce n’est pas comme si tout le monde avait changé d’un jour à l’autre…
C’est là que je me suis rendue compte que c’est moi ou plutôt ce qui émane de moi qui change, et par conséquent que le regard des autres et leur comportement me permet de mesurer comment je suis vraiment à ce moment, et ce que je dégage.

Champ d’expérimentation

Et là, faire les courses est devenu mon champ d’expérimentation géant. Ce que j’aime bien au supermarché, c’est que je fais quelque chose de simple donc je n’ai pas besoin d’être tendue, et je croise pleins de gens.
Parfois, j’arrive en Reine, je me sens épanouie et rayonnante, et j’ai l’impression que les têtes se tournent sur mon passage, que les gens s’écartent, et ça me rend heureuse.
Parfois, ça me fait prendre la grosse tête, et je me mets à défiler dans les allées et là PAM ! je me fais bousculer ! Bon ok, j’ai perdu mon centrage, et je ne dégage plus du tout la Reine que j’étais tout à l’heure. Alors je respire, je me recentre, je ne cherche pas à me montrer et je continue à faire mes courses. Et j’observe : comment c’était à l’intérieur de moi quand je me sentais Reine ? Et quand je suis passée en mode « regardez-moi » ?
Ca me permet de repérer mes mécanismes : à quels moments je suis juste, centrée, et à quels moments je suis dans le paraître, superficielle, quand je suis présente à ce que je fais, quand je suis juste dans des automatismes presque robotiques…
Et petit à petit, j’apprends à ajuster, pour savourer les moments où je suis centrée, prendre conscience de ceux où je n’y suis pas, et les accueillir.

Et vous, que vous apprend le regard des autres ?

Image © Moyan Brenn