Prendre la responsabilité de son plaisir
Récemment, je suis allée à un festival de danses traditionnelles, le Grand Bal de l’Europe de Gennetines, où j’avais l’habitude d’aller étant plus jeune pour y danser non-stop pendant une semaine.
J’y ai expérimenté pleins de choses, toutes plus riche les unes que les autres, dont la perle a été de découvrir l’importance d’être responsable de son propre plaisir.
Frustration
Dans toutes les années où j’y suis allée, j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de moments de danse magiques, avec des partenaires qui me faisaient rêver et virevolter au-delà de toute attente.
Et dans les dernières fois où je suis allée là-bas, les souvenirs de ces moments magiques m’ont rendue exigeante, avide. Je me disais qu’en dehors de ces danses là, le reste était une perte de temps.
Du coup, j’attendais de chaque partenaire qu’il soit parfait, qu’il me fasse rêver, dépasser mes limites, qu’il hausse encore mes exigences en terme de danse. Et forcément, dès le premier pas, j’étais frustrée. Je me disais « ah, en fait il ne danse pas bien… pff, encore ! Tu crois que je peux m’arrêter avant la fin de la danse ? Parce que sinon ça va être long, je m’ennuie déjà… »
Vous vous en doutez peut-être, je ne prenais aucun plaisir à danser, et je finissais le festival blasée, frustrée et surtout, pas le moins du monde nourrie de ce que j’étais venue chercher.
J’ai donc arrêté d’y aller.
Curiosité
Et cette année, j’y suis retournée avec une amie. J’y allais non pas avec cette quête de la danse magique, mais avec l’envie de partager cet univers que j’aime, et surtout de me faire plaisir en dansant tout mon soûl avant de déménager au Japon.
Dans cet état d’esprit, j’appréhendai la danse et mes partenaires d’une manière totalement différente. Plutôt que d’attendre de l’autre qu’il soit un génie et me fasse danser d’une manière exceptionnelle, j’étais curieuse, ouverte et bien décidée à me faire plaisir quelle que soit la danse.
Dès les premiers pas, j’observais « ah, c’est comme ça que tu danses, d’accord. Tiens, qu’est-ce qui change par rapport à ce que j’aime d’habitude ? Comment tu bouges pour te faire plaisir en dansant comme ça ? Qu’ est-ce que ça me fait de danser comme ça ? Ouah ! En fait c’est vachement sympa aussi ! C’est fluide »
Je me suis rendue compte qu’une des choses que j’aime dans la danse, c’est la fluidité. Du coup, je me suis beaucoup amusée à chercher avec chaque partenaire comment bouger pour rendre la danse fluide, plaisante, et même magique.
C’était comme si j’avais retrouvé ma manière d’appréhender la danse quand j’étais petite : la curiosité et l’envie d’expérimenter toujours plus loin, la manière de me faire plaisir dès que je me mettais à danser quelle que soit la danse, le lieu, le partenaire…
Révélation
C’est là que j’ai pris conscience de la notion d’être responsable de son propre plaisir.
Je me suis rendue compte que j’avais pour habitude d’être passive : j’attendais de l’autre qu’il connaisse mes attentes, mes envies, et qu’il les nourrisse pour ressentir du plaisir. Seulement voilà, il se trouve que je suis la personne qui sait le mieux ce qui me fait plaisir. Du coup, avant, le fait de m’éclater en dansant, dépendait complètement de l’omniscience, du talent ou de l’intuition de mon partenaire.
Alors que maintenant, en étant actrice, responsable de mon plaisir c’est tellement plus riche : je prends sur moi de chercher les chemins plaisants dans chaque danse, chaque échange, chaque situation.
Ça simplifie aussi beaucoup la relation à l’autre : si je n’ai d’autre attente envers mon partenaire que celle d’être témoin ou accompagnateur de mon moment de plaisir, je peux partager des moments magiques avec lui, et je n’ai plus de rancœur ou de frustration parce qu’il ne m’aura pas donné ce que j’attendais implicitement. Et le must c’est que les moments magiques que je pouvais avoir en étant passive s’en retrouvent décuplés dans la version actrice, et deviennent féeriques, divins.
Dans ces moments-là, je regarde le monde avec une innocence des premiers jours : à cœur ouvert, je suis curieuse de qui est l’autre, qu’est-ce que c’est ça, et comment ça fait si je fais ça ? C’est beau, vrai, riche… 🙂
Je vous invite à observer, dans les choses que vous aimez, comment c’est quand vous vous retrouvez frustré(e) de vos attentes et comment vous étiez quand vous vous êtes fait plaisir.
Ensuite, ouvrez-vous, cultivez votre curiosité et expérimentez des chemins pour être responsable de votre plaisir.
Et racontez-moi, les découvertes plaisantes que vous faites… 😉
Image © Shutterstock
Bonjour Nina, très beau votre site ! Vous êtes au Japon ?
Jean-Christophe DIDIER
Bonjour Jean-Christophe,
Merci ! Votre visite me fait plaisir.
Je suis actuellement en France et je vais faire un petit voyage au Japon à la fin du mois, je vous contacterais à mon retour pour qu’on aille déjeuner comme nous en avions parlé.